• Sommaire

    • [+]Préliminaires (3)
    • [+]Introduction (4)
    • [+]Amérique latine (13)
    • [—]Afrique subsaharienne (9)
    • [+]Monde arabe (11)
    • [+]Russie (11)
    • [+]Inde (11)
    • [+]Chine (9)
    • [+]Conclusions (6)
    • [+]Annexes (1)

Afrique subsaharienne

Entre le numérique et l’analogique : des expériences avec les CD ROM et l’impression à la demande

Fondée en 2008, la maison d’édition Nouvelles Éditions Numériques Africaines (NENA) base son business model sur la commercialisation de livres électroniques sur CD ROM. À partir de Dakar, l’entreprise compile des livres juridiques au format PDF – avec DRM – qui sont vendus au Sénégal et au Cameroun. Chacun de ces livres présente des milliers de pages et est doté de liens hypertextes et d’autres outils interactifs.

Marc-André Ledoux, directeur de NENA, défend une position très ferme à propos des projets qu’on impose à l’Afrique à partir de l’extérieur sans tenir compte des conditions particulières du contexte local :

Dans l’édition en Afrique, le vrai fauteur de troubles, ce sont les projets de coopération internationale et d’ONG qui subventionnent, le temps d’un projet, des publications, toujours laissées sans suite ni commercialisation. (…) L’essentiel est que des éditeurs africains retroussent leurs manches et produisent. (…) À vrai dire, la clé du développement de l’Afrique repose à mon avis, partagé par beaucoup, sur la création et la croissance de PME viables et durables [1].

L’identification des possibilités spécifiques au terrain a conduit quelques éditeurs à explorer également l’option de l’impression à la demande. Electric Book Works lancera bientôt Paperight, une plate-forme qui promet de faire de n’importe quelle personne passant commande un point d’impression POD, dès lors qu’elle est munie d’une imprimante et d’une connexion internet. De cette manière, il sera possible d’acheter des livres dans le centre de photocopies local en payant les frais d’impression, auxquels s’ajoutera un petit montant correspondant aux droits de l’auteur et de l’éditeur. Selon Arthur Attwell :

Il existe d’autres formes pour tirer profit du numérique, comme distribuer des livres électroniques par le biais de bibliothèques, de cybercafés, de kiosques ou de n’importe quelle autre installation qui ne nécessite pas qu’on investisse beaucoup d’argent. Je crois que l’impression à la demande a un énorme avenir en Afrique – et dans les pays en développement en général – du fait qu’elle permet à des personnes ayant peu de ressources d’acheter facilement le livre dont elles ont besoin sans avoir pour cela à acquérir un e-reader ou un laptop [2].

Un autre éditeur indépendant sud-africain, Jacana Media, disposera d’ici peu d’une Espresso Book Machine, afin d’imprimer des livres à la demande localement. La machine lui permettra de diminuer les coûts de distribution et aussi de remplacer le business model dominant – d’abord produire, puis vendre – par un autre modèle – d’abord vendre, puis produire.

Les progrès du POD en Afrique du Sud ont ouvert la voie à des entreprises d’autoédition, comme MouseHand. Cette maison d’édition, qui dépend de l’entreprise RedHill, propose aux auteurs ses services pour le design des pages intérieures, la mise en page des couvertures, la correction et – le plus important – leur offre la possibilité de commercialiser leurs livres sur le mode de l’impression à la demande ou au format électronique, par le biais de portails comme Amazon et Kalahari.


Notes    
  1. Entretien, janvier 2011.
  2. Cf. Turner, James : “Bringing e-Books to Africa and the Middle East”, O’Reilly Radar, 19 janvier 2010.

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